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Olympe de Gouges : une femme en avance sur son temps

En 2016, 78% des couvertures de livres pour enfants représentaient un personnage masculin.

Mais en fait ... c'est pareil dans notre quotidien ! On ne parle que des hommes ou presque (et très souvent blancs). Bien que cela commence tout doucement à changer, je me pose souvent une question quand je suis en cours : où sont passées les femmes ? Et surtout, qu'est-ce que cela nous revoit ?

L'instagrameuse du compte @mecreantes nous livre son point de vue :

"Quand on parle d'invisibilisation des femmes dans l'Histoire, on parle de plusieurs choses :

1. D'une part, elles ont été empêchées à plusieurs périodes de prendre part à la "vie publique". École, ateliers d'arts, pouvoir politique leur étaient par exemple interdits.

2. Quand certaines femmes exceptionnelles ont réussi à s'extraire de leur condition et à devenir des personnages historiques publics, on ne relaie alors que très peu leur parole".

Certes, il y a de grands hommes comme Kant, Alain, Weber, Bourdieu, Marx, Churchill, Napoléon, Martin Luther King, tous les Louis et compagnie, mais qu'en est-il de Mona Chollet, Théroigne de Mericourt, Françoise Héritier, Thérésa Tallien, Maya Angelou, Olympe de Gouges, Katherine Johnson, Mary Jackson, Dorothy Vaughan et tant d'autres ? Peut-être que certains noms vous disent quelques chose, mais est-ce en cours que vous les avez entendus ? Si oui, combien de temps vous êtes-vous attardé(e)s sur ces figures ?

Par conséquent, cette chronique est dédiée à mettre en valeur ces femmes dont on ne parle pas assez, bien que leur travail soit essentiel, que ce soit pour la condition féminine mais aussi dans leur propre domaine comme les sciences, l'histoire, les sciences humaines, l'art, la littérature, le cinéma etc.  Surtout, n'hésitez pas à les évoquer dans vos rédactions, à en parler autour de vous et à continuer à vous informer sur ce sujet ;)

Commençons par un petit test : seriez-vous capable de deviner qui est la personne ci-dessous ?

 

 

Madame Olympe de Gouges, qui rédige en 1791 la Déclaration des droits de la Femme et de la Citoyenne adressée à la reine Marie-Antoinette, n'est-elle pas la figure idéale pour commencer cette série ? Ce texte est le pendant de la fameuse Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 qu'on connait par cœur depuis le collège.

Dans sa déclaration, Olympe de Gouges demande le droit à participer à la vie politique (notamment par le vote, obtenu seulement en 1944 en France, soit 153 ans plus tard) : "la femme a le droit de monter sur l'échafaud ; elle doit avoir également celui de monter sur la tribune" (Article X). Il est aussi question du droit de liberté de parole, de divorce (autorisé depuis 1792, il connait depuis des reculs et avancées) et d'égalité devant l'emploi (bien que les femmes aient toujours travaillé au cours de l'Histoire, certains domaines leurs ont étés interdits, ou leur salaire est différent de celui de leurs collègues masculins : pratiquement 10% d'écart de salaire entre une femme et un homme à position égale en France actuellement). De plus, on peut y lire que la domination de l'Homme sur la Femme est culturelle, pas naturelle. C'est-à-dire qu'elle découle d'un long processus d'instauration du viriarcat*, évoqué précisément dans Le mythe de la virilité, un piège pour les deux sexes rédigé par la philosophe française Olivia Gazalé (disponible au CDI). 

Pour avoir rédigé cela, Olympe de Gouges est condamnée à la guillotine par Robespierre en 1793. Deux ans plus tard, un décret interdit les regroupements de plus de cinq femmes. Les femmes qui ne respectent pas ce décret sont directement exécutées sur ordre de Robespierre. Ben alors ... On a peur des femmes ?

Une chose est sûre : Olympe de Gouges, avec sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, a durablement marqué l'histoire de la lutte pour les droits des femmes.

*Le viriarcat désigne la situation dominante des hommes, qu'ils soient pères ou non, sur les femmes et minorités de genre. Il est, selon Olivia Gazalé, préférable de l'utiliser plutôt que "patriarcat", car ce terme signifie la domination uniquement des pères sur les femmes et minorités de genres.

Sources

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