20 Octobre 2022
Cet été a été particulièrement agité pour le Sri Lanka. En effet, cette île, considérée à son indépendance en 1948 comme "perle de l'océan indien", prospère par rapport aux autres pays de la région, a vu son économie considérablement souffrir de la pandémie mondiale. S'ajoute à cela l'énorme dette extérieure du pays : 51 milliards de dollars. Ces situations réunies ont augmenté le chômage et plongé la population dans une grande pauvreté. Les réserves en liquidités ont également fondu depuis l’élection du président, celui-ci refusant de demander l'aide du Fond Monétaire International.
Début mai, sous la pression populaire, le premier ministre Mahinda Rajapaksa démissionne. En effet, certains manifestants réclament son départ pendant que d'autres le soutiennent, tout ça dans un climat de crise économique. Cette démission fait ensuite éclater de violents affrontements entre manifestants et policiers, qui n'hésitent pas à tirer à balles réelles sur la foule.
Début juillet, rebelote, les manifestations recommencent, principalement à Colombo, la capitale. A ce moment-là, 80% de la population saute des repas. Le 9 juillet, les sri-lankais en colère forcent le président Gotabaya Rajapaksa à fuir de son palais, pour Singapour. La luxueuse demeure est ensuite envahie par la foule, qui profite de la piscine, de la grande salle de musculation, et des chambres du président, une entrée en force dans ce palais que nous pourrons apprécier sur le net grâce aux nombreuses vidéos prises lors de la fête. Le 14, le président annonce enfin sa démission.
Malgré ce mouvement massif et populaire, plusieurs mois après ces événements, rien n'a changé : les manifestants ont été expulsés de la rue et du palais présidentiel à coups de matraque et aucune mesure d’ampleur n'a été prise. En effet, le nouveau président, Ranil Wickremesinghe est en fait un habitué du pouvoir, notamment premier ministre aux côtés des Rajapaksa. Celui-ci a obtenu, après des négociations avec le Fonds Monétaire International, une aide de 2,9 milliards, à condition de mener des réformes structurelles au Sri Lanka. Mais ce geste suffira-t-il à améliorer la situation souvent inhumaine dans laquelle vivent les classes populaires ?
Sources: Le Monde, Libération, Wikipédia, lutteouvrière.org
https://www.courrierinternational.com/article/crise-au-sri-lanka-le-premier-ministre-mahinda-rajapaska-demissionne
https://www.lesechos.fr/monde/asie-pacifique/le-fmi-accorde-un-pret-de-29-milliards-de-dollars-au-sri-lanka-1785049
Image de couverture : https://fr.wikipedia.org/wiki/Sri_Lanka#/media/Fichier:Flag_of_Sri_Lanka.svg
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